mardi 23 septembre 2008

La Ribeira, Santa-Maria Del Mar (enfin!) et le Parc Guëll

Mercredi 13 août

En cette belle journée, plus fraîche (c'est relatif!!) que les précédentes, nous avons entamé notre visite d’une autre partie de Barcelone en nous dirigeant vers la Place Antoni Maura, point de départ du circuit prévu par le Michelin pour visiter le quartier de la Ribera. Ce quartier a été l’un des plus prospères de Barcelone entre le XIII et le XVIIIe siècle, quartier qui était séparé en deux : plus près de la mer, les marchands et plus éloigné, les différentes corporations d’artisans œuvrant dans le Barcelone d’alors.

Nous nous sommes dirigés vers le Mercat de Sant Caterina (un marché) ouvert depuis 1848, mais couvert depuis seulement 2004. Il est facilement reconnaissable par son toit ondulé et couvert de céramique dont les dessins représentent des fruits et des légumes. On y vend principalement du poisson et des fruits de mer, mais aussi toutes sortes de viandes et de fruits et légumes.

Puis nous nous sommes dirigés vers la carrer de Montcada. Cette rue a été aménagée au XIVe siècle comme passage linéaire traversant Barcelone et menant jusqu'à la mer. On y retrouve plusieurs demeures aristocratiques datant de la fin du Moyen-Âge tel que le Palau Berenguer d’Aguilera et le Palau Dalmases, modifié selon les désirs de la famille Dalmasse au XVIIe siècle. C’est aussi sur cette rue que nous retrouvons aujourd’hui le Musée Picasso, le Musée du Textile et de l’habillement situé dans le Palau des Marquès de Llio et le Musée Barbier-Mueller d’art précolombien logé dans palais Nadal construit au XIIe siècle.

La Carrer Montcada nous a mené à l’Église Santa Maria del Mar. J’ai porté beaucoup d’attention à l’intérieur de l’église, essayant de m’imaginer la grosseur des pierres que les porteurs devaient transporter depuis le Montjuïc. L'Église de la mer devient rapidement le centre spirituel du quartier étant donné que ce sont les habitants tel que les marins qui contribuèrent à la construction malgré leur modestes moyens. (*)































Comme nous étions tout près de notre appartement et que j’avais oublié notre bouteille d’eau (en Espagne, l’eau n’est pas nécéssairement potable et a un fort goût de chlore… contrairement à la Suisse). Puis nous sommes repartis en passant par le Passage Del Born, centre de la ville entre le XIIIe et XVIIIe siècle. Cet endroit était un lieu de promenade du peuple et lieu de fête. Au bout du passeig, il y a habituellement le Mercat Del Born, ouvert depuis 1874. Nous n’avons pu y accéder car l’endroit est en rénovation, la réouverture était prévue pour 2007, mais d’importants vestiges romains y ont été découverts.

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le Parc de la Ciutadella. Suite à la victoire de Philippe V sur la ville de Barcelone en 1714, il décide de construire une citadelle d’où il pourra dominer la ville, s’inspirant des techniques françaises en matière de fortification. Comme la construction des bâtiments et des remparts demandait beaucoup d’espace, on dû démolir des centaines de maisons du quartier de la Ribera. Par le fait même, il devient un symbole de répression, tout comme le Castell de Montjuïc. Au XIXe siècle, leur démolition devint une des principales revendications du nationalisme catalan. En 1868, après la révolution libérale, ont détruisit la citadelle de la Ribera et l’on aménagea le Parc de la Ciutadella. C’est à cet endroit que 20 ans plus tard se tint la première Exposition Universelle de Barcelone.

Nous sommes tout d’abord passés par l’Arc del Triomf, symbolique porte d’entrée à l’Expositon Universelle, puis nous avons passé par le Passeig de Sant Joan, longue et large avenue passant du centre-ville et menant au Parc de la Ciutadella.


À l’entrée du parc, nous avons pu admirer le Castell dels Tres Dragons. Ce bâtiment, construit en 1887 pour être le restaurant de l’Exposition, a été transformé en Musée Géologique. À son côté, on retrouve le Hibernacle i Umbracle, sorte de jardin botanique en manque d’attention.

Nous avons poursuivit notre visite du parc en cherchant la Cascade dont la belle image pare l’une des pages du guide Michelin ( p.127) Malheureusement, le monument dominant la fontaine aménagé en partie par Gaudi alors qu’il était étudiant en architecture, était en rénovation et la fontaine, non fonctionnelle.
Nous avons ensuite tenté de nous diriger vers le bord de l’eau en passant par le parc Olympique. Nous nous sommes un peu égaré dans un espace rempli de chat (au moins une douzaine) au grand bonheur de Félix. Puis nous avons passé devant le Parc Zoologique en se disant que les Zoo seront bien intéressants avec un petit garçon au lieu de deux grands adultes que nous sommes…

Nous avons finalement réussit à traverser la voie ferrée séparant le parc de la Ciutadella du Parc Olympique. Le Vila Olimpica est un quartier très moderne et aménagé pour les 15 000 sportifs lors des Jeux Olympique de Barcelone en 1992.

Arrivés sur le bord de l’eau, nous nous sommes assis pour manger, puis nous avons pris le métro pour se rendre au Parc Guëll (voir visite précédente). Encore une fois, j’ai bien aimé l’endroit, mais il y avait tellement de monde, une vraie marée humaine très dense autour de la salamande et de l’entrée du parc. La vue était belle et le long banc courbé extrêmement confortable malgré le matériel utilisée. Quoique légèrement en retrait du centre-ville, il ne faut pas oublier que l’idée de départ était l’aménagement d’une citée jardin, située sur une butte, relief donnant toute sa signification au lieu.






























Nous avons repris de métro vers la Rambla afin de passer à l’épicerie. En sortant du métro, j’ai remarqué le Mercat de la Bogueria que nous sommes allés visiter. Ce marché était beaucoup plus vivant et visité que le Mercat de la Boqueria où nous étions passés plus tôt dans la journée.

















Nous avons finalement réussi à faire notre épicerie puis nous avons passé par la Rambla puis la Carrer Ferran, tellement envahie de piétons que les automobilistes évitent cette rue. Nous avons terminé la journée par un repas de fajitas préparé à 22h du soir.

La sainte famille et la Casa Battlo

Mardi 12 août

Nous nous sommes levés tôt pour aller visiter la Sagrada Familia. (visitée pour la première fois le 3 juin) Nous nous y sommes rendus en métro et, après avoir passé l’entrée, nous nous sommes directement dirigés vers l’ascenseur afin d’attendre le moins possible en file. Évidemment, il y avait plus de gens qu’en juin et je ne regrette pas du tout d’avoir insisté pour se dépêcher. Après avoir monté dans la tour en ascenseur puis avoir redescendu tranquilement à pied, en profiant de la vue magnifique sur Barcelone, la mer et, surtout, l'oeuvre de la Sagrada Familia comme tel, nous avons décidé de louer des audio-guides qui nous ont permis, notamment, de porter attention à certains détails des façades. Le seul petit problème avec les audio-guides c’est que parfois les oreilles arrêtent d’écouter alors que les yeux observent et comme il arrive que des audio-guides soient d’un ancien modèle, il est parfois impossible de reculer dans la chronique. Bref, cette construction, à couper le souffle est un réel plaisir pour les yeux, ceux-ci pouvant se perdre dans ses nombreux détails épatants!

En sortant de la Sagrada Familia, nous avons reçu un petit papier ventant les mérites d’un buffet FresCo à discrétion ou à « gogo », selon les expressions suisses en vigueur (!!). Le principe est un mélange entre le Commensal et le buffet chinois : un buffet froid et chaud avec beaucoup de légumes. Par contre l’assiette n’est pas pesée, d’où le « all you can eat » et les breuvages (liqueurs et café) et les desserts sont aussi inclus dans le prix. Nous avons donc mangé comme des porcs (pourquoi se gêner ?!?) puis nous sommes repartis pour visiter le quartier de l’Eixample en prenant le trajet suggéré par le guide Michelin sur l’Espagne Méditérranéenne.

Le quartier de l’Eixample a vu le jour suite à la destruction des remparts de la ville de Barcelone après 1850. C’est à Ildefons Cerdà que l’on confie planification de l’extension de la ville. Les principales caractéristiques du plan de Cerdà est une grille orthogonale (quadrillée) dont les rues sont d’une largeur de 20 mètres et les ilots sont de forme hexagonale. L’effet visuel est intéressant, mais la circulation automobile y est plus rapide que dans les quartiers plus anciens de Barcelone et les passages piétonniers sont légèrement en retrait.
Nous avons tout d’abord marché sur la rue Mallorca puis avons bifurqué sur l’Avinguda Diagonal qui est une longue rue traversant la ville d’est en ouest. Puis nous avons cherché la Casa Terrades, aussi appelé Les Punxes à cause de la forme de son toit en forme d’aiguille. Nous étions très étonnés car le bâtiment ne ressemblait pas du tout à sa description dans le guide. Ce n’est que quelques minutes plus tard que nous avons réalisé que nous ne regardions pas le bon immeuble! Ah...on est donc pas fous!!

Puis nous avons tourné sur le Passeig de Gràcia. Nous nous sommes arrêtés au Vinçon car je tenais à faire visiter ce magasin à Félix. Nous y avons longuement regardé tous les articles, nous avions plus l’impression d’être dans une exposition ou un musée des inventions et nous aurions acheté plusieurs objets si cela n’avait été du prix et que le fait que nous devions rapporter le tout en avion, avec des valises déjà pleines à craquer.

En sortant du magasin, nous sommes passés devant la Casa Milà, mais comme je n’avais pas été très convaincue par la visite du 3 juin, j’ai un peu insisté auprès de Félix pour que nous n’y allions pas. Nous avons donc continué la visite du quartier en passant devant le pâté de maisons surnommé « La Manzana de la Discordia ». Au début du XXe siècle, trois grandes familles, Morena, Batllo et Amatller, s’approprient un grand architecte dont chacun de ses derniers avait un style particulier à lui-même. Heureusement pour nous, la Famille Batllo choisit Gaudi.


Visiter la Casa Batllo a été, selon moi, le bijou de notre séjour à Barcelone. Malgré une entrée dispendieuse (16,50 € chaque) incluant un audio-guide, la visite était très intéressante et la maison, vraiment intrigante, presque vivante. J’ai tout aimé, de la rampe d’escalier à la forme des fenêtres, à l’innovant grenier pensé pour servir de salle de lavage jusqu’à la terrasse sur le toit et la cour intérieure, j’ai tout aimé. Comme le dit l’audio-guide, c’est une maison construite et décorée pour être touchée; même les poignées des fenêtres sont conçues pour se glisser parfaitement dans la main. La maison entière est faite de courbes, d’ondulations. Et que dire de la façade colorée dont les balcons font penser à un masque et les colonnes, à des os.

























Nous sommes ensuite passés sur la rue Arago où se trouve la Fondation Antoni Tàpies qui était malheureusement fermée lors de notre passage. Ce bâtiment de brique rouge attire surtout l’attention à cause de l’immense sculpture en tubes d’aluminum située sur le toit de l’immeuble et créée par Antoni Tàpies lui-même.Nous avons terminé notre visite de l’Eixample en marchant sur la Rambla de Catalunya et la Plaça de Catalunya. La Plaça de Catalunya est un large espace entouré d’un rond point. L’endroit a été créé suite à la destruction des remparts de Barcelone.

Nous avons ensuite quitté le quartier de l’Eixample pour plonger dans la masse humaine peuplant pratiquement 24h/24 les Ramblas. Étonnés, nous avons finalement trouvé notre première "vraie" épicerie, un Carrefour Express, presque autant peuplé que la Rambla. Nous avons trouvé tant bien que mal tout ce que nous cherchions puis nous nous sommes replongés dans la masse, pressés plus que jamais de trouver la tranquillité de notre appartement et un repos bien mérité, tout comme le repas que nous y avons eu, à l'horaire espagnol, après 22h!